Nous sommes persuadés que les droits culturels sont essentiels car ils visent à faire reconnaître le droit de chaque personne à participer à la vie culturelle, de vivre et d’exprimer sa culture et ses références, dans le respect des autres droits humains fondamentaux. Ils participent ainsi au développement territorial et social des quartiers.
Pourtant, force est de constater que la thématique culturelle ne semble plus dans les priorités gouvernementales pour la refonte de la politique de la ville. Depuis quelques années, le contexte est marqué par une fragilisation des financements de la politique de la ville comme des politiques culturelles.
C’est dans ce contexte inquiétant que nous publions aujourd’hui notre Grand Angle « Culture » qui démontre la place fondamentale occupée par la thématique culturelle dans les quartiers prioritaires. A travers cette publication, RésO Villes souhaite mettre en lumière la réelle diversité des pratiques artistiques et culturelles qui existent dans les quartiers prioritaires. Nous avons ainsi voulu traiter le sujet sous différents angles, grâce à des regards d’expert·es, des expériences menées dans les quartiers de Bretagne et Pays de la Loire et des portraits d’artistes.
Valoriser l’action citoyenne et participative par l’action artistique et culturelle
Elizabeth Auclair interpelle sur la démocratisation de la culture et la démocratie culturelle qui viennent asseoir les démarches en faveur de la participation des habitant·es. Dans la continuité de son analyse, le lien social et la citoyenneté sont évoqués dans chacune des initiatives présentées et dans les propos des artistes interrogés.
Les pratiques artistiques et culturelles comme vecteur d’insertion sociale
L’art et la culture sont également de puissants outils d’inclusion sociale qui ré-humanisent, comme le développe Gwenael Quiviger, car ils convoquent les émotions et l’imagination créatrice. L’artiste poète Pamphile Hounsou va dans le même sens quand il dit : « Je me suis vite rendu compte que s’exprimer, c’est exister, que l’expression opère au changement et que le changement bouscule, mais dans le bon sens du terme. »
Cultiver la mémoire des quartiers populaires
Enfin, nous avons souhaité mettre l’accent sur la mémoire des quartiers, en valorisant différentes initiatives, souvent en lien avec des projets de rénovation urbaine. Elles soulignent l’importance de cultiver les démarches mémorielles des quartiers populaires. Selon Thibault Tellier, « il s’agit de construire un récit public basé sur le recueil de témoignages qui sont ceux des usagers du quartier (…) Il s’agit de dire l’histoire de ces quartiers, ou mieux encore, de les laisser dire leur histoire.»