La scop ados Est-Erdre est un collectif d’ados qui s’associent pour réaliser des chantiers. Société coopérative et participative, la scop s’inscrit pleinement dans une démarche d’ESS et permet à des adolescents de participer et d’entreprendre autrement sur les quartiers. A l’ Accoord, trois scops sont développées (quartier Nord, Est-Erdre et Ouest) qui valorisent les capacités d’agir des adolescents.
Sur la scop ados Est-Erdre, les chantiers se déroulent généralement sur une semaine pendant les vacances scolaires, pendant lesquels les jeunes s’engagent et s’investissent. Les règles de fonctionnement sont définies en collectif de manière démocratique. Les ados apprennent ainsi à s’écouter, à s’exprimer, à débattre pour prendre des décisions ensemble.
Ici, l’action existe depuis 2 ans. Dionys, 13 ans qui habite le quartier, a participé à tous les chantiers. S’il déclare y être allé au départ « car il s’ ennuyait », c’est devenu ensuite un véritable engagement et il attend les nouveaux chantiers chaque fois avec le même enthousiasme. De la construction de meubles en bois à la création d’une Flexi yourte, il a pris goût à l’aventure et a gagné en confiance.
Zoom sur la flexi yourte
Accompagnés par des professionnels et des animateurs, les ados ont construit une yourte en bambous, facilement pliable et dépliable à destination d’un collectif hors les murs (associations de quartier, Accoord et ville de Nantes) qui a pour objet de créer des animations sur l’espace public dans le quartier. Ce projet auquel a participé Délice, 14 ans, a permis à chacun d’acquérir des compétences techniques.
« Il a fallu couper les bambous, creuser des trous, les relier de façon symétrique et flexible, puis revêtir la yourte d’une bâche que l’on a cousu. J’ai aimé travailler de mes mains, on n’a pas l’habitude de faire ce genre de choses. »
Le modèle économique
En échange de leur engagement, les jeunes bénéficient de loisirs pour des activités à l’Accoord. « C’est donnant-donnant » comme nous l’explique Délice qui a choisi de partager sa carte avec son petit frère de 10 ans. Rania, animatrice à Port Boyer, se félicite des effets produits par les chantiers : « Certains jeunes n’auraient pas pu bénéficier d’activités payantes sans la scop. » Le reste des recettes est réparti entre des sorties collectives et le réinvestissement dans l’activité de la Scop. Toutes les répartitions des recettes sont décidées par les ados qui ont évoqué la possibilité d’offrir une partie de celles-ci à une action caritative, une décision qui devrait être prise prochainement par le collectif.
Rania conclut :
« La scop permet de développer des compétences, mais aussi de partager des valeurs et d’avoir une reconnaissance de la part des autres, c’est un apprentissage de la citoyenneté. »