Projet initié fin 2018 par l’association rezéenne Ville Simplement, « Les Guetteurs d’injustice : faire renaître l’espoir ! » met en réseau des jeunes âgés de 11 à 25 ans vivant dans la métropole nantaise, qui échangent, partagent et témoignent autour des injustices sociales, dans la perspective de faire reculer ces dernières et favoriser leur insertion.
« Laboratoire d’innovation sociale » implanté dans le quartier du Château, à Rezé, Ville Simplement a débuté son activité, il y a une douzaine d’années, par du soutien scolaire auprès des jeunes, dans un local prêté par la ville.
Voilà quelques années, les lycéens accueillis ont commencé à noter, sur un petit carnet, les inégalités auxquelles ils étaient confrontés, notamment leur plus grande difficulté à trouver un stage. « Nous nous sommes rendus compte que chacun d’eux avait son regard sur les inégalités. » rapporte Cédric Rio, de l’association Ville Simplement.
D’où l’idée de développer le projet « Guetteurs d’Injustices » dans les quartiers prioritaires, avec un objectif :
« Echanger et faire réagir par rapport aux inégalités, en amenant les jeunes à « conscientiser » ces problématiques et réfléchir à des actions à mettre en œuvre. »
Une trentaine de guetteurs d’injustices
Dans cette perspective, des rencontres et ateliers sont organisés, avec une originalité : les jeunes eux-mêmes les animent, en prenant appui sur des supports de communication créés par leurs soins, à partir de leurs expériences de vie, en particulier un jeu de l’oie propice aux échanges : « Une bonne trentaine de jeunes âgés de 17 à 25 ans gravitent autour de l’association, avec des niveaux d’implication différents. »
Parmi ces derniers, Djawed, 19 ans, jeune rezéen qui a fréquenté l’atelier de soutien scolaire de Ville Simplement : son Bac Systèmes numériques en poche, il vient d’entamer un contrat de service civique au sein de la structure, avec un objectif : « M’impliquer dans la communication avec les jeunes. »
Du même âge que Djawed, habitant le quartier Bottière-Pin Sec, à Nantes, Baptiste vient, lui aussi, d’entamer un contrat de service civique à Ville Simplement, avec une idée bien arrêtée : « J’ai envie de participer au développement du projet, en agissant pour l’engagement des jeunes. »
Des ateliers dans les lycées
Plusieurs partenariats ont été noués, notamment avec l’Ecole de la Seconde Chance, le Centre Loisirs Jeunesse ou le lycée Goussier à Rezé. « Jusqu’à maintenant, une dizaine d’ateliers se sont tenus, avec une centaine de jeunes de 11 à 25 ans sensibilisés. »
Outre la tenue bi-annuelle d’un comité scientifique, destiné à vérifier que les actions menées correspondent aux valeurs de Ville Simplement, des rencontres avec des parrains et marraines sont aussi régulièrement organisées. « Ces parrainages permettent aux jeunes d’être conseillés et aidés dans leurs démarches. » explique Cédric Rio. Récemment, Sidia, un guetteur d’injustices bénévole, a ainsi bénéficié d’un coup de main pour remplir un dossier d’inscription au permis de conduire.
« Notre souhait est que les jeunes agissent pour eux-mêmes, pour leurs proches, et, aussi, dans une perspective revendicative. Quand on agit à plusieurs, ça fonctionne mieux. »