Le projet urbain à l’aune du logement. Le cas du Blosne à Rennes

Article paru dans Idées & Territoires, revue du comité scientifique de RésO Villes, décembre 2018

André Sauvage est sociologue, co-fondateur d’un laboratoire sur la ville et du master d’urbanisme Maîtrise d’Ouvrage Urbaine et Immobilière. Il est aujourd’hui membre actif de l’Association des coopérateurs du Blosne.

Tourner la page de la Zup, retrouver l’estime du Blosne dans la cité rennaise les responsables s’y sont engagé avec des à-coups politiques en s’appuyant sur la participation habitante et en activant le levier patrimonial. En en éclairant les facettes, la question lancinante revient de savoir si ce seul traitement permettra de rééquilibrer le peuplement du grand ensemble.
Des doutes restent…


Pour la Zac Est du Blosne à Rennes actuellement active, site de référence, le choix urbanistique vise à conserver tracés et traces de la zup sud en ajoutant une nouvelle couche bâtie contemporaine. En pariant sur une coexistence compétitive de plusieurs « patrimoines », les décideurs s’engagent sur une crête délicate pour mener à son terme le projet urbain du grand sud rennais. C’est à l’éclairage de ce challenge que nous consacrons l’essentiel du propos. Il s’agit de lever un bout du voile sur les dynamiques qui impactent les transformations projetées. Le logement constitue un test à plusieurs entrées : le patrimoine existant des co propriétés, peut-il se revaloriser ? Le bâti neuf trouvera-t-il preneur dans ce quartier à l’image dégradée ? Réussira-t-il à en rééquilibrer le peuplement ? Questions qui nous conduisent non pas vers une étude de marché mais à un examen des risques entourant sa revalorisation programmée. Ces appréciations / dépréciations sont dynamiques, c’est-à-dire qu’elles provoquent des déplacements attractifs ou répulsifs de personnes et de capitaux. Après un état des lieux relatif à ce qui constitue la permanence de ce secteur, on examinera les facteurs qui s’accumulent pour rendre la réussite de l’opération incertaine.

La mobilisation générale du quartier devrait être favorisée par cette perspective pour chacun d’avoir prise sur son environnement pour le rendre viable, vivable, durable ; épanouissement propre à tonifier le patrimoine humain du quartier et donner envie de le rejoindre.

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Crédit photo : Rennes Métropole – J. Mignot

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