Fiche expérience. Impulser une stratégie globale et multi-partenariale des enjeux de tranquillité résidentielle par SOCLOVA à Angers

L’écriture d’une stratégie tranquillité publique comme prétexte d’inclusion des autres acteurs

Afin de renforcer son action en faveur de la qualité de vie, à Angers, le bailleur social SOCLOVA a souhaité enrichir son champs d’action en ouvrant six mois de réflexions multi-partenariales afin de contribuer à la définition d’un plan de tranquillité publique.

De ce travail, 63 actions ont été imaginées et réparties en 4 axes :

  1. Troubles de voisinage
  2. Prévention situationnelle et occupation
  3. Sécurité des collaborateurs
  4. Partenariats

Une enveloppe d’1,2 million d’euros a été allouée par le bailleur pour le développement de ce projet sur la période 2021-2024

 

Impliquer les acteurs de la tranquillité publique au sens large

La question de la tranquillité publique touche des thématiques/problématiques très différentes : en allant des nuisances jusqu’aux incivilités ou aux actes délictueux voire violents. Elle s’aborde sous différents angles allant de la sensibilisation à la répression en passant par l’accompagnement social. Afin de prendre en compte cette complexité, le bailleur, pour travailler sa feuille de route, a inclus dans ses réflexions le spectre le plus large possibles d’acteurs intervenants (directement/indirectement) ou concernés par ces enjeux :

  • les associations de locataires
  • différents services du bailleur
  • différents services collectivité des villes et d’Angers Loire Métropole
  • la police (nationale, municipale) ou gendarmerie
  • les structures de médiation

La naissance de troubles pouvant être causées suite à des situations de fortes difficultés rencontrées par des ménages, le bailleur a intégré à son plan tranquillité :

  • des acteurs de la santé mentale (CESAME)
  • des acteurs de l’habitat avec Anjou Insertion Habitat (accompagnement des ménages en difficulté : problèmes d’hygiène, troubles du voisinage, comportementaux, gestion budgétaire…)

 

Une posture d’ouverture favorable à la construction de partenariats

Cette intégration transversale d’acteurs a permis d’explorer de façon exhaustive les différents enjeux et de s’appuyer sur les expériences et compétences de chacun dans la définition des modes/types de réponses appropriées. Parallèlement, donner une place à ces acteurs dans l’élaboration de ces objectifs, c’est permettre à chacun d’identifier le rôle et l’implication des autres acteurs agisseant dans le champ de la tranquillité publique.

Visibiliser l’action et l’implication du bailleur : une transparence au bénéfice du partenariat. Afin de favoriser l’engagement de ces acteurs autour de ces questions, le bailleur joue la transparence. Il montre tout aussi bien les difficultés qu’il rencontre qu’une volonté/capacité à s’engager et s’impliquer dans des actions participant à mieux répondre à ces enjeux. Cette identification claire est la base d’un travail de confiance permettant de dépasser les apriori des différents acteurs envers l’action et l’investissement des autres. Par ailleurs, en gardant cette posture d’ouverture le bailleur s’assure de la continuité de l’inclusion et de l’engagement de ces différentes parties prenantes dans la mise en œuvre de son plan tranquillité.

 

 

En interne : quelques outils et objectifs de la stratégie tranquillité

Améliorer le repérage et le diagnostic des résidences sensibles où prioriser les actions

Afin d’être attentif aux évolutions des contextes au sein de son parc, le bailleur a développé une méthode de collecte de l’information au-delà de celles remontées par les agents de proximité lui permettant d’avoir des données précises d’un point de vue temporel et géographique :

  • Cf. fiche expérience diagnostiquer finement : la méthode de la SOCLOVA

Ce travail de repérage performant est au service d’un enjeu affirmé de réactivité. Cette recherche d’intervention rapide s’exprime, par exemple, dès lors que des cas d’occupation dans des halls ou parties communes sont signalés. Dans ces cas, le bailleur déploie dans les 15 premiers jours des actions afin de perturber rapidement et avant une installation plus durable. Quelques actions :

  • Sensibilisation en pieds d’immeuble parfois avec la police en civil pour faciliter les échanges
    • fiche expérience. Animation temporaires de proximité
  • Sollicitation du bailleur auprès des forces de police/gendarmerie pour renforcer les patrouilles
  • Aller vers les publics responsables des occupations avec la médiation de nuit (déambulation des médiateurs sur les quartiers, indication des adresses sensibles où passer, visite des habitants de ces résidences…)
    • → fiche expérience. Médiation en horaires décalés

Enfin, dernier exemple, sur les résidences/adresses où sont observés des cas récurrents d’occupation, de dégradation voire d’agression des agents, le bailleur met en œuvre –en plus des actions d’aller-vers et de sensibilisation- un diagnostic de prévention situationnelle afin d’identifier les modifications, travaux de sécurisation qui pourraient être faits.

 

Qualifier et former les personnels de proximité et faire évoluer leurs missions.

Afin d’aider ces agents de proximité notamment, le bailleur met en place des formations allant jusqu’à l’assermentation. Avant l’assermentation des agents de proximité, ces derniers participent à des formations de sécurité, de repérage d’une situation pathologique mentale afin d’avoir les bons réflexes face à des situations compliquées. Cette formation est également proposée aux salariés des entreprises de nettoyage, maintenance ou travaux travaillant avec le bailleur.

 

L’assermentation, un outil de dernier recours. La compétence d’assermentation des agents de proximité, est vue et utilisée comme un outil d’extension des moyens d’actions s’inscrivant au termes d’actions de sensibilisation et prévention préalables contre les tags, encombrants, dépôts de déchets et autres dégradations.

Ainsi, le bailleur ne souhaite pas que cet outil généralise/normalise le recours à la répression mais plutôt qu’elle s’inscrive comme ultime solution d’un processus graduel :

  1. Intervention/sensibilisation habituelle auprès des habitants responsables des troubles
  2. Intervention/présences renforcée par la présence de deux agents
  3. Procès-verbal

En parallèle de cette assermentation des agents de proximité, les missions des gardiens sont repensées : plus d’entretien et moins maintenance du parc (effectués par des prestataires extérieurs) et un métier réorienté vers la gestion des problèmes et la veille de proximité, des actions de vivre ensemble (animation de proximité, le lien aux habitants).

  • fiche expérience animation temporaire de proximité

 

Renforcer les actions de sensibilisation et d’accompagnement des habitants

En parallèle de l’évolution des missions des gardiens, un deuxième médiateur social a été recruté en 2023 afin de renforcer les actions de sensibilisation et d’accompagnement social des locataires notamment dans des situations difficiles.

 

Prendre en compte la barrière de la langue dans les actions de sensibilisation/prévention. Dans le cadre d’un partenariat noué avec l’association APTIRA, le bailleur a traduit une partie des documents de communication/sensibilisation généralement en anglais, arabe et russe. Par exemple :

  • Un guide pour les agents de proximité a été traduit en trois langues afin de pouvoir communiquer plus facilement avec des habitant·es non francophones. Ce livret propose quelques questions ou rappels de règles de vie sur des sujets touchant la gestion urbaine, le cadre de vie, le bien-vivre ensemble, etc.
  • Un document de prévention sur les nuisibles dans les logements (cafards, punaises de lit, etc.) avec –traduit en deux langues- des conseils, des recommandations ou des numéros utiles permettant aux habitants de savoir comment réagir
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