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Organisée en partenariat avec la fédération des centres sociaux Mayenne / Maine et Loire, la journée du 6 février 2015 a ouvert le cycle de rencontres sur la participation citoyenne, que RésO Villes animera au cours de l’année 2015. Michel Chilaud, Président de la Fédération des centres sociaux 49/53 et membre du Conseil d’administration de RésO Villes a ouvert la journée qui a réuni 70 participants.
La matinée a été consacrée à la présentation du rapport biennal Paroles d’habitants des quartiers en politique de la ville : « Ils ne savent pas ce qu’on pense… » par Catherine Foret, sociologue géographe et les animatrices des centres sociaux d’Angers, Laval et Cholet.
L’après-midi, le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires, Coup de Pouce 49, Léo Lagrange, Fais ta TV et la Chaire de recherche sur la jeunesse de l’EHESP de Rennes ont partagé leurs expériences.
Rapport Biennal, Paroles d’habitants des quartiers en politique de la ville : « Ils ne savent pas ce qu’on pense… »
Sociologue géographe, Catherine Foret travaille depuis de nombreuses années sur les questions urbaines. En 2012, elle prête sa plume à la Fédération des Centres sociaux et Socioculturels de France et Question de Ville pour la rédaction du 1er rapport biennal Paroles d’Habitants. L’expérience est renouvelée en 2014, avec un 2ème rapport consacré à la parole des jeunes : « Ils ne savent pas ce qu’on pense »
Catherine Foret rappelle que l’ambition de la démarche du rapport biennal est bien d’engager un processus ascendant, afin que l’expression des habitants pèse sur les politiques publiques.
Pour introduire son propos, Catherine Foret, qui a lu quelques 3 000 pages de verbatim, souligne combien cette lecture a été poignante pour elle. Et si à la lecture du rapport biennal l’on sent que ces jeunes vivent des situations très difficiles, on trouvera leurs propos certes inquiétants, mais loin d’être désespérants. Le rapport biennal, souligne Catherine Foret, est un témoignage de l’énergie de cette génération, de son esprit de révolte et de ses espoirs.
Suite à cette présentation, Catherine Goizet, coordinatrice Jeunesse à la Maison pour Tous de Monplaisir, à Angers, Julie Piton, animatrice jeunesse au Centre social Pasteur, à Cholet et Anne-Laure Etillieux, agent de développement au Centre Lavallois d’Education Populaire ont témoigné de la démarche de recueil de la parole des jeunes.
La participation des jeunes dans les quartiers populaires, regards croisés
« Trélaz’& Vous », Entreprise coopérative : un projet de prise en charge par les jeunes
Avec Pascal VIAU, fondateur et gérant de la coopérative Coup de Pouce 49 et Christian Coppo, Directeur de l’association Léo Lagrange Ouest
Les Coopératives Jeunesse de Services ont vu le jour au Québec. Elles sont essaimées en France depuis 2013, la démarche française étant pilotée par Coopérer pour Entreprendre (réseau de coopératives d’activités et d’emploi) dans le cadre d’une convention de partenariat entre le Québec et la France. Une première année d’expérimentation a eu lieu en Bretagne avec 3 CJS. L’expérience a été reconduite en 2014 et élargie aux Pays de la Loire avec 8 CJS sur les deux régions.
Une « Coopérative Jeunesse de Services » regroupe une quinzaine d’adolescentes et d’adolescents âgés entre 16 et 18 ans. Ces jeunes mettent en commun leurs compétences afin d’offrir une gamme de services à leur territoire via la création de leur propre entreprise coopérative.
Pour les jeunes, la CJS répond au besoin de trouver un emploi d’été rémunéré, mais son impact et ses retombées ne se limitent pas là. La coopérative initie les jeunes au fonctionnement démocratique d’une association, à l’organisation collective du travail, à la gestion coopérative et aux rouages du marché. La volonté première d’un projet CJS est de favoriser l’autonomie chez les jeunes, en leur offrant un lieu, des moyens, des ressources, de la formation et un support continu afin qu’ils puissent s’approprier leur projet collectif. Le développement de l’autonomie chez les jeunes est à la fois l’esprit qui anime ce projet, le point de repère qui guide sa réalisation et le critère principal servant à évaluer son efficacité.
« Fais ta TV », Web Media de dialogue citoyen
Avec Gaëtan Bourdin, Directeur de l’association « Les Badauds Associés » et Jennifer Traoré, Coordinatrice de « Fais ta TV »
Depuis 1993, l’Association Les Badauds Associés expérimente des projets et des services innovants de coopération territoriale, dans les domaines du dialogue social et culturel, des solidarités, de l’éducation populaire (dont éducation aux médias), du vivre ensemble, du développement urbain, de l’économie sociale et solidaire. LBA a développé un pôle d’activité spécifique, Studio Mobile à 360°, pour réunir l’ensemble des projets média qu’elle menait depuis quelques années. Studio Mobile à 360° expérimente une activité de production d’outils, de supports et de contenus média pour la communication participative de proximité, le dialogue citoyen, la solidarité, la cohésion sociale, la promotion territoriale et l’insertion des jeunes de milieux défavorisés. Elle implique au sein de son équipe de travail des jeunes dans une démarche d’insertion vers l’emploi. Fais-ta-TV, donne, de façon valorisante, la parole aux jeunes, aux habitants à travers l’éducation aux médias. Elle permet de mieux connaître le territoire et accompagne le renouvellement urbain. En animant par ce biais un dialogue citoyen, Fais-ta-TV vise à favoriser ainsi les coopérations dans le quartier, dans la ville et participer activement à la transformation de l’image de ses habitants et d’un territoire encore stigmatisé.
Comprendre les modalités de soutien à la participation des jeunes dans leur diversité
Avec Karinne Guilloux, coordinatrice des échanges avec les acteurs de la jeunesse et Stéphanie Guillemard, assistante ingénieur de la Chaire Jeunesse de l’EHESP de Rennes.
La Chaire Jeunesse de l’EHESP de Rennes a été inaugurée le 16 novembre 2012. Ses objectifs sont :
– Travailler à l’amélioration des connaissances comparées sur la jeunesse et les évolutions des politiques et des pratiques s’adressant aux jeunes (de l’échelon local à l’échelon international) ;
– Renforcer les interconnaissances et les échanges de pratiques avec les décideurs et les professionnels intervenant auprès des jeunes, et faciliter les coopérations entre l’action publique et le monde de la recherche ;
– Former des professionnels en exercice, des étudiants et des jeunes chercheurs pour promouvoir la connaissance et l’amélioration des processus d’intégration et d’accompagnement des jeunes.
Actuellement, la Chaire Jeunesse mène une recherche-action intitulée « Jeunesse, Participation formelle et informelle »
Le projet a donc pour objectif de comprendre, avec les professionnels concernés, dans quelle mesure, en Bretagne, différentes modalités de soutien à la participation sont susceptibles d’aider les jeunes à construire leur autonomie en s’inscrivant dans leur territoire de vie. Pour cela, la recherche- action se décline en 3 étapes :
1- Regard sur le soutien à la participation des jeunes en Bretagne
2- Participation : compréhension du non-recours aux modalités d’accompagnement
3 – Participation : accompagner les jeunes dans leur parcours de vie
Quelle place de la jeunesse dans le nouveau cadre contractuel de la politique de la ville ?
Avec Stéphan Ludot, Chef du bureau Affaires sociales, Santé, Jeunesse, Sports, Culture & Médias au CGET
Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) est rattaché au Premier ministre. Il est chargé de concevoir et de mettre en œuvre la politique nationale d’égalité des territoires et d’en assurer le suivi et la coordination interministérielle. Le CGET est chargé de conduire la réforme d’ensemble de la politique de la ville issue de la loi de programmation du 21 février 2014.
Ainsi le CGET a édité un kit méthodologique des contrats de ville ayant pour objet de guider les acteurs territoriaux dans l’élaboration des nouveaux contrats. Il comprend à la fois des documents de cadrage général, des fiches méthodologiques et des fiches ressources, visant à offrir un panorama synthétique des processus et outils mobilisables.
La jeunesse a été affirmée comme une priorité transversale des futurs contrats de ville. A ce titre, un cadre de référence a été diffusé : « La jeunesse, une priorité transversale », il précise : « Le développement de la co-construction du contrat de ville avec la jeunesse représente un enjeu important, en adéquation avec les orientations du comité interministériel de la jeunesse. (…) Au sein du conseil citoyen doit être réservé une place particulière aux jeunes. »
Pour aller plus loin
Spot publicitaire Trélaz’&Vous : On s’occupe de tout
Reportage réalisé par les jeunes de la CJS de Trélazé
Site internet « Fais ta TV »
Jeunesse : participation formelle et informelle. Rapport de la Chaire de recherche sur la jeunesse
Document présenté par Karinne Guilloux et Stéphanie Guillemard, Chaire de recherche sur la jeunesse
Le cadre de référence : la jeunesse, une priorité transversale