Portrait d’entrepreneure. Alison LECLERC, un rêve qui roule | Nantes – Saint-Herblain

Avec son entreprise La crêpe voyageuse, Alison s’aventure dans l’histoire de sa famille foraine. Pour allier voyage et cuisine, ses deux passions, elle a investi dans une remorque et des crêpières, bien décidée à promener ses crêpes de froment à destination des gourmands de la région et d’ailleurs…

Nom : LECLERC
Prénom : Alison
Âge : 29 ans
Signes distinctifs : Déterminée, elle ne lâche pas, même face aux obstacles.
Nom de l’entreprise : La crêpe voyageuse.
Nature de l’activité : Food truck de crêpes de froment salées et sucrées gourmandes.

Pouvez-vous vous présenter ? Qu’est-ce qui vous a mené vers l’entrepreneuriat ?

Être mon propre patron a toujours été mon rêve. Je souhaite me sentir libre de travailler où je veux, gérer mon planning… Ma mère me racontait souvent son enfance. Elle est née d’une famille foraine et voyageait de fête en fête. Elle s’est sédentarisée avant ma naissance. J’ai grandi dans le quartier Bellevue. Je garde des souvenirs joyeux de mes oncles qui sont restés forains. Ils tiennent les manèges pour les enfants et vendent des chichis. Cela m’a donné envie de reprendre cette histoire avec un projet qui reflète ma personnalité. Voilà pourquoi je souhaite devenir entrepreneuse. Je veux réaliser ce rêve de voyage tout en gérant mon entreprise, et élever mes enfants dans cette aventure.

Quel projet avez-vous développé et pourquoi ?

J’ai toujours eu deux passions : la cuisine et le voyage. Après des études en restauration, j’ai voulu créer un projet qui me ressemble, mon food truck.

« C’est bien plus qu’un point de vente : une escale gourmande, une invitation au voyage… »

Je prépare des crêpes de froment salées et sucrées gourmandes, des recettes inspirées de mes découvertes. Quand j’étais petite, je faisais les crêpes chez mon père. Un jour, j’ai testé la garniture salée. C’était surprenant et délicieux. Voilà pourquoi toutes mes crêpes sont faites à la farine de froment, avec une garniture salée ou sucrée. Elles sont saines et moins caloriques que les fast-foods. J’aime créer du lien, faire plaisir et apporter un moment de chaleur où que je sois. C’est ainsi qu’est née mon entreprise itinérante : La Crêpe Voyageuse ! J’ai acheté et aménagé une remorque pour cuisiner. Après mon congé maternité, je commencerai du côté des universités, avec une formule complète accessible aux étudiants. J’irai aussi dans les zones industrielles dépourvues de restaurants. Je compte me déplacer en fonction des saisons et vendre mes crêpes dans toute la France. L’été, j’irai vers le sud, de camping en camping, selon les évènements, les fêtes comme le 14 juillet… Après, soit on reviendra pour les marchés de Noël, avec mon conjoint, soit nous ferons le tour de la France.

Quels ont été les réussites et les freins dans la mise en œuvre de votre projet ?

J’ai toujours voulu être cuisinière, mais quand j’avais 17 ans, je pensais arrêter l’école. Un projet comme cela se réfléchit… et demande de la confiance en soi dont je manquais pour ouvrir un food truck toute seule. Mais aujourd’hui, je me suis rattrapée, ma passion m’a poussée à me qualifier. La formation « Les Déterminés » m’a aidée à lever ce frein. À la clé, je savais que j’allais ouvrir mon entreprise. Une de mes réussites fut le « Boxing Pitch ». Je me suis retrouvée sur un ring de box, avec des gants et je devais montrer que j’étais la plus convaincante pour entreprendre. Quand on est passionnée, ça va tout seul ! J’ai obtenu le deuxième prix, un bon d’achat de 500 euros qui m’a permis d’acheter ma seconde crêpière. Je l’ai vécu comme une réussite, un bon commencement pour mon
projet.

Comment et par qui avez-vous été accompagnée dans le montage de votre projet ?

En janvier 2024, je suis retournée chez ma mère. Un jour en l’accompagnant au MAB (Marché Alternatif de Bellevue), j’ai découvert l’association pépinière d’initiatives jeunesse Nantes Ouest, nommée L’étincelle, qui venait d’ouvrir en bas de mon immeuble. Je me suis précipitée pour leur parler de mon projet. Ils m’ont orientée vers Citéslab et Les Déterminés, un programme d’accompagnement des entrepreneurs de six mois. J’ai pris plusieurs rendez-vous et je me suis inscrite pour participer à la Flashcoop « Osez entreprendre » avec l’Ouvre-Boîtes 44. J’ai suivi le dispositif « Tester le métier d’entrepreneur du culinaire en 7 jours, entreprise coopérative éphémère », en septembre 2024. En novembre, j’ai commencé Les Déterminés. Cela m’a beaucoup appris notamment sur la prise de parole en public, la confiance en soi et le fait d’être totalement indépendante… Je suis formée aux normes d’hygiène et sécurité. L’Adie aussi m’a aidée à obtenir le financement requis. Toutes ces étapes m’ont permis d’évoluer dans mon projet.

Quelles sont les particularités de créer votre activité en quartier prioritaire ?

Dans mon quartier ou les autres quartiers, j’irai s’ils ont des besoins. Cela dépendra des propositions, mais ce ne sera pas dans mes priorités s’il y a déjà des personnes en place. Mon quartier est important, car c’est là que j’ai testé mes crêpes pour la première fois, avec une association qui s’appelle l’Étoile de Guinée, juste en bas de chez moi, à l’occasion de l’évènement « Jour de fête à Bellevue » en septembre 2024. J’ai adapté mes recettes, en ne mettant pas de rhum dans la pâte à crêpe, en cuisinant halal. Je me suis fait la main, à tourner les crêpes rapidement. J’ai vu le monde qui attendait, il fallait aller vite. Cela m’a permis d’expérimenter le rush du métier et de tester mes crêpes de froment salées. J’ai eu des retours positifs, les gens disaient que c’était bon. Ma mère, mes cousines, mes sœurs sont venues. Elles étaient contentes pour moi. J’ai pris du plaisir, cela m’a motivée pour la suite. À ce moment-là, je me suis dit : pourquoi ne pas me lancer ?

Quels sont vos souhaits pour l’avenir et pour développer votre activité ?

Mon principal souhait est de faire grandir mon activité de manière durable, tout en restant fidèle à mes valeurs : la qualité, la proximité avec mes clients, et la passion du métier. Développer ma clientèle, en me faisant davantage connaître localement, notamment par la participation à des évènements, marchés ou collaborations avec d’autres acteurs locaux. Améliorer ma visibilité en ligne, à travers les réseaux sociaux, un site internet plus complet ou des campagnes ciblées pour toucher un public plus large. Je souhaite aussi proposer de nouvelles offres ou produits, en écoutant les retours de mes clients. Optimiser l’organisation de mon activité, pour gagner en efficacité et mieux gérer mon temps, notamment avec des outils professionnels adaptés. Pourquoi pas, à moyen terme, embaucher ou collaborer avec d’autres professionnels, pour répondre à une demande croissante et partager cette aventure humaine ? J’aimerais voyager avec mes enfants et si l’activité se développe, on s’associera avec mon conjoint. Il est routier, lui aussi a le goût de la route.

Enfin, mon souhait est de trouver un bon équilibre entre développement professionnel et épanouissement personnel, car je crois que la passion et l’énergie que l’on met dans son travail se ressentent dans la qualité de ce que l’on propose.

« Mon souhait est de trouver un bon équilibre entre développement professionnel et épanouissement personnel. »

Propos recueillis par Marie Fidel

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