En 2019, Alexandra découvre les dispositifs « Objectif Emploi », puis « Grandir pour Agir » pilotés dans le quartier des Fourches par le Service Jeunesse de la Maison Bleue. Au travers de ces dynamiques qui permettent aux jeunes de valoriser leurs parcours, notamment auprès de futurs recruteurs, Alexandra consolide sa recherche d’emploi tout en s’engageant avec une belle énergie dans plusieurs projets de solidarité locale.
Nom : HERVY
Prénom : Alexandra
Âge : 25 ans
Signes distinctifs : Passionnée par la lecture, elle aime particulièrement la littérature de fiction, et a hâte que l’été arrive pour explorer sa bibliothèque bien remplie.
Projets : Elle recherche activement un emploi en tant qu’hôtesse d’accueil ou secrétaire, tout en maintenant ses activités bénévoles.
Pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours et quels sont vos projets ?
Je m’appelle Alexandra, j’ai 25 ans, j’ai fait un Bac Pro « Accueil – relation clients usagers », et différents stages en tant qu’hôtesse d’accueil, en agence immobilière et également en vente. Ensuite, j’ai fait une mention complémentaire en « Accueil réception en hôtellerie », pour avoir des compétences supplémentaires. Puis j’ai été en recherche d’emploi. L’année dernière, avec les conditions sanitaires, c’était compliqué donc je me suis dit : « pourquoi ne pas se mobiliser sur du bénévolat ? » J’ai fait différentes missions, avec la Croix-Rouge, pour l’opération de Noël, j’ai trié les cadeaux et les ai distribués aux personnes pour que les familles qui n’ont pas les moyens puissent avoir quelque chose. Ensuite, j’ai travaillé à la Banque Alimentaire, pour sensibiliser les personnes à nous donner des produits pour les plus démunis. Je me suis aussi engagée au Centre Covid pour accompagner les personnes, fixer les rendez-vous. J’ai fait la journée contre la précarité menstruelle, pour les personnes qui n’ont pas les moyens de s’acheter des protections comme les serviettes et les tampons. Et bientôt, je vais faire un nouveau projet intergénérationnel où on va rencontrer des personnes âgées de la Résidence Séniors Les Jardins d’Arcadie. Le projet est de les faire sortir de leur quotidien, d’autant qu’ils ne sont pas sortis l’an dernier, et leur faire découvrir les environs de Laval au travers de jeux, travailler leur mémoire, et surtout créer des contacts. On sera 10 jeunes sur ce projet. Après, mes projets sont de trouver un emploi, continuer le bénévolat à côté, et puis, plus personnellement, j’aimerais bien me marier et devenir maman, fonder ma famille.
« Je suis une personne engagée, je tiens à voter. Le bénévolat, j’y vais dès qu’on me le propose, je donne mon avis. »
Pour vous qu’est-ce que ça veut dire d’être jeune en 2021 ?
Ça veut dire être dynamique et en même temps privé de liberté. Les boîtes, les sorties, les soirées, on ne peut pas vraiment profiter de sa jeunesse, il y a une limite. Mais il commence à faire beau et on nous laisse plus de libertés.
« Le bénévolat m’a permis de me re-sensibiliser aux personnes, d’avoir des contacts, surtout en cette période de Covid, de rester dynamique, de toujours me booster dans ma recherche d’emploi. »
Vous faites partie d’une génération traversée par des mouvements sociaux très forts, Black Lives Matter, les Marches pour le climat, #MeToo, etc., qu’est-ce que ça vous inspire ?
Ça m’inspire qu’on nous laisse plus la parole, qu’on peut plus créer des contacts, faire des réunions, on peut davantage donner notre avis, comme quand il y a eu la manifestation pour la réforme du bac. On peut plus créer de liens, on peut plus sortir et manifester.
Est-ce que selon vous, il y a des spécificités à vivre ou à grandir dans un quartier ?
C’est un quartier défavorisé où les personnes sont critiquées pour leurs choix de vie, sur leur pauvreté, alors qu’en fait ce quartier se mobilise pour les personnes, et il n’est pas assez connu pour ça. Il est connu pour être le quartier où il y a la prison et l’hôpital. Il y a des choses positives dans ce quartier, le Service Jeunesse et la Maison de Quartier font pas mal d’activités, et ce n’est pas assez connu. J’aime m’y balader, je n’hésite pas à y aller dès qu’il y a quelque chose de proposé, une opportunité.
Est-ce qu’il y a des choses qui devraient changer dans votre quartier ?
« On pourrait déjà en parler positivement et en avoir une autre image. J’aimerais aussi qu’il y ait plus d’activités de proposées, encore plus faire bouger la Maison de Quartier. Par exemple, on pourrait faire des fêtes de quartier. Ça permettrait que les personnes se connaissent plus, et pourquoi pas que des personnes d’autres quartiers viennent, et qu’au final, ça crée des contacts. »
Comment avez-vous vécu le confinement et les restrictions actuelles liées à la situation sanitaire ?
Ça a été dur, être privé de contacts, de sorties. Pour les personnes seules, ça les a laissées encore plus dans leur solitude. Ça a créé de l’ennui, de la dépression, de la détresse. Là je me sens mieux depuis que je suis en couple mais jusqu’au mois de mai, c’était la déprime, je me demandais ce que je faisais seule dans mon appartement, je n’en pouvais plus.
« Je me suis engagée parce qu’en recherche d’emploi, j’avais l’impression de ne servir à rien, de toujours faire les mêmes choses. J’avais besoin de sortir de chez moi, et surtout de me sentir utile. »
Quel serait votre rêve ?
Qu’on en finisse avec le Covid, qu’on en finisse avec les masques, déjà. Et puis qu’on retrouve nos libertés, nos vies d’avant. J’aimerais qu’on parle mieux du quartier, que Laval soit plus connue comme une ville qui bouge et pas comme une ville rurale. Et puis personnellement, j’aimerais trouver un emploi bien sûr !
Propos recueillis par Claire Gadebois