Une grande robe au soleil, le sourire grand comme ça derrière son masque, Axelle nous accueille dans son lycée à Ménimur. En bac pro commerce, elle nous raconte comment sa vie a basculé du côté de Vannes, quand ses parents se sont séparés, et l’ouverture que cela lui a donnée, humainement. Curieuse et sensible, Axelle s’engage naturellement au service des autres et de l’écologie.
Nom : LELAN
Prénom : Axelle
Âge : 17 ans, mais elle aura 18 ans dans un mois.
Signes distinctifs : Dispose d’une bonne vue. Axelle est très observatrice. Son père remarque que souvent, dans la rue, elle observe beaucoup de choses et très rapidement.
Engagements : Axelle est éco-déléguée au lycée de Ménimur à Vannes (déléguée au service de l’écologie). Elle s’est engagée avec l’association Les Cuisiniers Solidaires pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Au quotidien, elle adopte des gestes simples pour préserver la planète. Elle s’est également investie avec l’UNICEF, quand elle était collégienne.
« Je trouve que c’est intéressant de rencontrer d’autres personnes, d’autres cultures, comme dans mon quartier ou ma classe au lycée de Ménimur. Cela m’ouvre. »
Présentation : Peux-tu nous raconter ton histoire, l’endroit où tu as grandi, où tu habites ?
Je suis en bac pro commerce actuellement, car je voudrais travailler dans le commerce. J’ai toujours baigné dedans avec mes parents. J’ai une sœur. Nous avons grandi à Arradon, dans un petit quartier appelé la Brêche. J’y ai passé 16 ans puis mes parents se sont séparés. Ma vie a changé. Mon papa est resté à Arradon et ma maman est partie à Cliscouët à Vannes, dans un appartement. Au début, ça faisait bizarre. J’avais un a priori, j’avoue, sur Cliscouët. C’est un quartier un peu comme Kercado, avec des logements sociaux… Au final c’est très bien comme petit quartier. Ça change parce qu’il y a uniquement des appartements, les maisons se trouvent un peu plus loin. Il y a une place avec le super U, une petite boulangerie. Je croise plein de personnes différentes, c’est cela qui est intéressant. Une fois, j’avais perdu mon chargeur de portable, je n’ai pas fait deux pas pour demander à ma voisine et elle m’a donné le sien avec gentillesse. On est plus proches les uns des autres, dans un immeuble. Au début, passer d’une maison à un appartement n’est pas facile, mais je ne ressens pas cela comme une injustice du moment que chacun vit avec ses propres moyens et fait comme il peut. Déjà, avoir un toit, c’est bien. Et je trouve que c’est intéressant de rencontrer d’autres personnes, d’autres cultures, comme dans mon quartier ou ma classe au lycée de Ménimur. Cela m’ouvre.
Projets et engagements : Quels sont tes projets personnels et professionnels ? Es-tu impliquée/engagée dans ton quartier ou ailleurs ?
Plus tard, j’aimerais bien faire un BTS commerce international, et devenir commerciale. Dans ce métier, j’aime le contact avec les autres et transmettre mes conseils. Aussi, j’aimerais beaucoup partir à l’étranger. C’est un rêve que j’ai depuis toute petite : partir, tout laisser derrière moi et découvrir. Je suis très curieuse et j’adore découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles cultures. Voilà mon projet. J’aime beaucoup aider les gens. Donc peut-être plus tard, je m’engagerai dans une association. Je ferai des dons, aussi. Aussi, à partir de 18 ans, je sais que je peux faire un don du sang. Autrement je suis sensible à l’écologie. En ce moment je suis engagée comme éco-déléguée. Cela veut dire que je suis déléguée sur des causes liées à l’écologie. Là, je me suis rapprochée des Cuisiniers Solidaires, à Ménimur, avec une amie. J’ai choisi cette association par rapport au gaspillage. Ils font des petits paniers et redistribuent des produits qui sont périmés, mais encore consommables. On participe à des actions, par exemple, on a été à la ferme, on a planté des salades. On devait faire une action prochainement dans le quartier Kercado, mais je pense que cela va être annulé avec le confinement.
Être jeune en 2021 : comment te sens-tu, comment vis-tu la crise sanitaire ?
Ce n’est pas évident. L’année dernière, je me suis dit au début que ça allait être sympa, pendant deux semaines. Comme j’étais en première, je pensais que ça n’allait pas être trop difficile. Mais au bout de trois mois, ça a été très dur, les cours. Quand je ne suis pas à l’école, j’ai du mal à me mettre à travailler et c’est vrai que j’ai décroché. J’allais aux cours en visio-conférence et je ne comprenais pas du tout, surtout la gestion. Après, pendant l’été, ça allait mieux. Mais là, on nous préannonce qu’on a de nouveau un confinement (avril 2021). C’est très difficile, parce qu’on a beaucoup d’épreuves, des oraux programmés en mai. Ne pas voir nos profs est très dur. Au bac, il y a certaines connaissances que l’on peut oublier si on ne pratique pas régulièrement… J’essaie de positiver, mais il y a des moments où c’est difficile. On se sent un peu seule, on ne peut pas forcément sortir. Avant j’étais très timide, mais ce qui est bizarre, c’est qu’avec le confinement j’ai envie de sortir, de rencontrer plein de gens, du coup ça me frustre de ne pas pouvoir le faire.
« J’ai l’impression que les gens ont commencé à prendre plus conscience pendant le confinement que l’on pouvait réduire la pollution. »
As-tu un rêve, une raison d’espérer pour toi/pour ton quartier et ses habitant·e·s ?
Pour moi, d’être heureuse et de pouvoir réussir à faire ce que j’aime. Autrement j’espère qu’on pourra faire des progrès par rapport à l’écologie. Que la planète aille mieux, qu’on se rende compte de certaines choses, qu’on arrête de vendre certains produits. Comme par exemple le Nutella, car il y a de l’huile de palme dedans. J’essaie au maximum de réduire toutes les consommations comme ça. J’essaie de faire attention au gaspillage, en prenant une gourde, une brosse en bambou, des lingettes lavables… Mais j’ai l’impression que les gens ont commencé à prendre plus conscience pendant le confinement que l’on pouvait réduire la pollution. Au lycée, on remarque moins de plastique, plus de déchets recyclables. On fait le tri. On entend beaucoup parler du réchauffement climatique à la télé, à l’école… Ça me touche. Même sur les réseaux sociaux. Ça me fait penser à une youtubeuse, appelée Léna Situation. Ça a été une bouffée de positivité de la découvrir. Autrement, une professeure nous fait découvrir le livre Les vertus de l’échec de Charles Pépin. Il dit que l’échec n’est pas grave et n’empêche pas de réussir. Alors dans les notes que j’ai en ce moment, je me dis que je ferai mieux plus tard… que les échecs ne m’empêcheront pas de réussir…
Propos recueillis par Marie Fidel